quand la vérité sort de la bouche des internés ...
Il y a quelques jours, pendant que je que
nettoyais une des chambres de l'hôpital, une des patientes a reçu de la visite.
C'était sa fille et sa petite fille. La jeune maman avait demandé à la
fillette de l'attendre dehors avec son papa, le temps qu'elle "cherche mamie".
La patiente et sa fille son descendu devant le pavillon et se sont assises sur
un des bancs près des tilleuls. Ils étaient là, la grand mère
"malade", sa propre fille et son mari, qui tenait lui même sur ses
genoux, la troisième génération, la fillette aux cheveux dorés et aux yeux
verts émeraude.
Je suis descendu pour sortir du linge dans les containers qui se trouvent en
bas du pavillon. Et c'est là que je l'ai entendu.
Ils paraissaient tous tristes, enfin... tous... sauf boucles d'or. Je me suis demandé
pourquoi ils paraissaient si tristes, bien sûr, mais je n'ai pas trop cherché à
comprendre. Leur intimité ne me concerne pas... mais boucle d'or a alors ouvert
la bouche pour prononcé une phrase qui m'a littéralement cloué sur place, moi,
comme ses parents d'ailleurs.
La fillette s'est levée. Elle a regardé sa grand mère et avec un grand sourire
elle lui a dit :
"T'as tellement de chance toi ! T'es si vielle que tu vas mourir bientôt
et tu seras la première à le voir"
je l'ai appris plus tard.. ma "boucle d'or' avait 5 ans...
Ce matin, surprenant la conversation entre deux patients retardés psychomoteurs :
"Hier,
c'est le passé ; demain, c'est le futur et aujourd'hui, c'est un cadeau : c'est
pour ça qu'on l'appelle présent."
...